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La Tour

 

1.Introduction 8.Construction
2.La Technologie De La Tour Solaire 9.Coûts
3.Le Collecteur 10.Lieu de construction
4.La Tour 11.Les buts d'un tel chantier
5.Les Turbines 12.Prévision
6.Nuit et Jour 13.Prototype
7.Optimisation  

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La complexité de la tour n'égalera pas celle d'autres grandes structures, son rôle demeurant très simple. Constituée de béton armé, sa paroi fera 1m d'épaisseur à la base base, s'amincissant jusqu'à 25 cm au sommet. Certes une tour aussi massive est à même de déformer l'acier et le béton : son diamètre à la base sera comparable à celui d'un terrain de football.  La Tour Solaire utilisera une technique spécifique pour contrer l'effet “d'ovalisation” affectant beaucoup de grandes structures cylindriques.  A six hauteurs, dans la tour - 280m, 460m, 600m, 730m, 860m, 990m - une série de supports métalliques horizontaux (similaires aux rayons d'une roue de bicyclette) seront construits pour la renforcer et aussi pour servir de plates-formes d'accès. La perte en courant d'air due à ces rayons ne dépassera pas 2%.  Dans la tour, la vitesse du vent sera presque constante, avec une légère accélération au sommet.

L'architecture de la Tour sera presque entièrement gommée au profit du génie civil. Or "la forme circulaire est sympathique car on enregistre la même résistance dans toutes les directions", ce qui simplifie les calculs de tenue de l'édifice – hormis pour la base de la tour qui sera percée pour laisser passer les flux d'air chaud. Le cercle parfait induit en revanche des effets aérodynamiques (tourbillons) au passage du vent. C'est la raison pour laquelle les grandes cheminées industrielles sont ceintes de nervures qui s'enroulent en hélice sur leur face extérieure, afin de favoriser les écoulements d'air.

"Le vent est le problème fondamental", souligne Gilles Causse. Il pourrait induire des déplacements de 10 m d'amplitude au sommet de la tour. "On peut le tolérer mécaniquement, mais, pour ceux qui y monteront, il faudra être capable de modérer les accélérations." Il sera également nécessaire de dessiner des ascenseurs géants qui n'existent pas aujourd'hui, et imaginer des méthodes de travail inédites pour les équipes travaillant à ces hauteurs vertigineuses.

Le matériau employé, le béton précontraint, lui, semble bien adapté. "Les meilleurs bétons supportent des contraintes de 10 000 t par mètre carré, ce qui à raison de 2,5 t/ m3 de béton, autorise des hauteurs théoriques de 4 000 m", calcule-t-il. Si l'on tient compte des contraintes supplémentaires induites par le vent, avec une structure de 1 kilomètre de haut, on reste, selon lui, "dans le bas de l'ordre de grandeur du techniquement faisable".